Séjour Catalan Episode 3

Lundi matin, nous étions maintenant rodés par la vue de ce pays catalan où nous savions à l'avance qu'il valait mieux prendre des forces avant de s'attaquer aux routes assez bosselées et tournantes car le déjeuner se faisait toujours tardivement dans cette région. La veille, Carlos m'avait lancé un challenge en m'invitant à une ballade au petit matin soit 7H30 dans la montagne. Une autre façon de l'escalader mais à pied cette fois-ci pendant une heure environ, de quoi s'ouvrir l'appétit. Très vivifiant sous un climat plus qu'agréable. Nous avions même trouvé un vrai cep. Ce n'est pas qu'en Ariège qu'il y en a. Les bûcherons étaient déjà au travail. Retour à la salle de restaurant pour ce petit déjeuner très copieux comme tous les matins. Et les conversations étaient limitées en ce début de matinée. Rendez-vous pris pour un départ effectif à 8H30 comme les autres jours.

Cette fois-ci, la troupe était prête rapidement mais nos amoureux voulaient passer à la pharmacie de Borreda dès le départ car Jacques souffrait d'un œil. Nous allions prendre un peu de retard mais on savait que dans nos circuits on s'adaptait souvent par rapport aux événements et dieu sait s'il y avait en avoir. Bon départ vers la gauche comme la veille. Serge et Claude avaient revu la veille le parcours car à chaque fois, il fallait trouver une bifurcation pour Catherine, Michèle et Jean-Claude qui voulaient faire plus court.

Donc premier arrêt à Borreda, mais l'autre groupe préférait ne pas attendre car on commençait déjà par une bosse. On allait escalader celle que nous avions pris par mégarde, la veille. Tout compte fait, je jugeais que je pouvais revenir à leur hauteur pour moi aussi, m'échauffer tranquillement. Et puis je pourrai m'arrêter pour prendre quelques clichés sans freiner la troupe. Donc go; pour un nouveau départ. Les cours d'eau n'étaient pas plus importants que chez nous avec la sécheresse qui sévissait depuis pas mal de mois. Pourtant les vaches broutaient l'herbe avec plaisir. Leur robe n'avait rien à voir avec nos pyrénéennes.

Catherine revenait à ma hauteur, déroulant tranquillement, ne semblant même ne pas faire d'effort. On se regroupait en haut de la première bosse mais ne voyant pas le reste de la troupe arriver, nous décidions de poursuivre notre route. Mais ils ne devraient pas tarder, à moins que la troupe soit retarder par une crevaison de Didier! Lol!

Le premier à revenir sur nous était Serge mais les autres étaient encore retardés par leur passage à la pharmacie. Allez, ils allaient bien arriver!

Deuxième arrêt car on ne les voyait toujours pas. On en profitait pour admirer ces décorations à Alpens en ferraille à l'entrée d'une maison. Très original! Le ciel était encore plombé mais il ne faisait pas froid pour autant. Ca y était, leurs achats étaient terminés!

On allait commencer à accélérer car même le vent était en notre faveur. Même Claude se mettait en danseuse dans les bosses. Il fallait dire qu'il était tout le temps sur le grand plateau! Mais moi, même si le parcours était roulant je ne m'y attelais pas. Et toujours aux intersections, on se regroupait car il n'était pas question de laisser quelqu'un à la traîne, surtout en pays étranger. Mais pour ma part, je gardais toujours sur moi le plan du parcours au cas où, mais aujourd'hui on allait s'en éloigner un peu. Nous avions dépasser Saint Augusti de Lluçanès.

Dans la matinée, le ciel commençait à s'éclaicir et par conséquence la chaleur aussi. Je continuais à chaque sortie à emporter mon petit sac à dos pour pouvoir me dévêtir facilement, la profondeur des poches du maillot étant assez restreinte. Nous prévenions l'autre groupe que notre séparation n'allait pas tarder. Pour l'instant, on roulait bon train, l'euphorie du matin certainement! Les églises n'avaient rien à voir avec les nôtres.

Claude consultant sa carte précise à l'autre groupe que nous devions nous séparer à cette intersection. A son invitation les deux groupes le faisaient. Et voilà que la bande des hommes dévalait à une grande rapidité les 4kms qui nous séparaient du prochain croisement que l'on croyait être le bon. Et erreur fatale, on s'apercevait une fois en bas, que nous avions fait fausse route. Et après consultation de la carte, on se rendait compte que c'était bien plus tard que nous devions quitter l'autre groupe. Là, on s'éloignait largement de la route prévue! Donc résultat, il fallait remonter cette pente que nous avions eu bonheur de dévaler à grande vitesse! La montée se ferait à une autre allure! J'avais mis le grand plateau et erreur fatale quand j'ai voulu revenir en arrière avec les autres, ma chaîne se mettait en vrille et se retrouvait coincée. Aie, Aie! Carlos venait à mon secours mais très vite je m'apercevais qu'on l'avait tordue. Résultat elle sautait sur certains développements. Donc galère supplémentaire! Pause au café du coin, une fois en haut. Et on avertissait les femmes comme on avait pris pas mal de retard au départ, que nous allions les rejoindre pour que l'on mange ensemble. Et c'était reparti.

La troupe s'ébranlait très vite par des routes assez sinueuses et de plus, nous étions survolés par des nuages plus que menaçants. La pluie viendra-t-elle? Et moi, avec toujours cette chaine qui sautait, j'avais du mal à me raccrocher au groupe. Nous devions rejoindre le groupe de Catherine vers Santa Creu de Joglars.

Enfin le soleil commençait à repointer son nez, ce qui ne pouvait que nous redonner confiance. Petit regroupement surtout quand on voyait que certains étaient à la traîne, surtout moi! Et ça montait et descendait à souhait. On reprenait un peu le circuit qu'on avait prévu au départ pour remonter vers Sant Marti d'Albars.

Dernier arrêt vers Santa Creu de Joglars, nous n'étions plus loin du restaurant où nous devions retrouver la bande à Catherine. Une fois de plus, Claude sortait son PC pour vérifier si nous étions sur la bonne piste. Toujours pas aussi évident de rouler dans un pays étranger, inconnu de plus!

Nous nous retrouvions sur une route assez fréquentée et en descente de plus, ce qui ne pouvait que nous encourager car nous avions plus que faim. Toujours ce problème de trouver des lieux de ravitaillement! Et c'est bien là qu'une voiture suiveuse nous aurait bien utile. Moi je prenais le temps de faire le cliché du panorama. Souvenir, souvenir! De toute façon, la bande allait se rejoindre en bas de la descente, et dans ce cas, je savais que je ne serai pas le dernier!

Un restaurant, style de routier, mais toujours un peu spécial. On allait bien trouver de quoi se remplir notre estomac. Et à la guerre, comme à la guerre! Toujours le problème de langue, Serge et Carlos servaient de traducteur mais nous n'étions pas convaincus du bon choix! Des vestiges de chasseur étaient en évidence sur les murs. Le service par ailleurs était assez lent mais de ça on commençait en avoir l'habitude. Bref, on se calait un peu. Mais ce n'était pas top!

Et c'était reparti pour un tour. On allait quitter très vite la route à grande circulation pour reprendre la fameuse route qu'on avait pris la veille en sens inverse. Elle était beaucoup plus calme mais toujours aussi bosselée à souhait. Les groupes s'étaient reformées, en conséquence le rythme était moins important. On revenait sur ce terrain de camping qu'on avait croisé au départ.

Notre facteur surveillait ses troupes et on se regroupait à la dernière intersection. Nous n'étions plus tellement loin de Borreda et nous avions hâte de revenir à notre hôtel pour prendre la douche de fin de parcours. Pas question d'aller traîner dans le village, la visite souhaitée par certains sera pour le lendemain.

Dernière photo du groupe avant de plonger sur l'hôtel mais bien sûr le photographe manquait au cliché. Et un bon repas le soir nous attendait comme à chaque fois, le patron nous faisait même la gentillesse de nous offrir le mousseux en fin de repas ce qui avait été agrémenté de plus par des chants de Serge et Carlos, de vrais artistes. Une bonne nuit réparatrice nous attendait car le lendemain, nous allions changer de lieu d'hébergement, plus loin de Berga et là, de vraies montagnes nous attendaient. Mais ce passage de trois jours aura été superbe. Donc vivement la suite. Le lendemain, nous savions que ce serait repos pour nos vélos et nos jambes, quoique nous ferions un peu de visite de la ville de Berga, à pied s'il vous plait! Un peu de tourisme serait aussi le bienvenu.

Résultat de la sortie du jour : 93kms avec 1725m de dénivelé. Ce n'était donc pas si plat que cela.

A suivre...........