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La Mountagnole 2018
Samedi 30 Juin, le grand événement sportif arrive pour moi comme de nombreuses années dans le monde de Cycliste. A priori, j'ai bien préparé cet événement puisque je cumule à ce jour 6500kms depuis le début de l'année en ayant participé à de nombreuses randonnées dans la région toulousaine en compagnie de mon ami Bernard. J'ai opté pour la Mountagnole XXL soit avec la montée de Beille, en final. Pas sûr que je fasse cette dernière bosse car la grosse chaleur est annoncée et la pente risque d'être dure à gravir si la soif m'envahit. Donc on verra comme me l'ont dit pas mal de mes copains du club. Mais déjà vendredi je vais chercher mon dossard, préparer mon bike et mon ravitaillement, ne pas me coucher trop tard et manger un dernier plat de pâtes. Demain matin, réveil à 6H car j'aime bien me réveiller tranquillement. Pas de stress, d'ailleurs cette épreuve ne doit être que du plaisir, sinon cela n'aurait aucun intérêt pour moi.
Descente à fond depuis mon domicile vers un peu plus de 7H et je rencontre mon ami Didier que j'invite à monter avec moi Arignac, juste pour réveiller les muscles. Et demi tour et on part vers le Sas de départ. Nous avons la chance de partir avec les prioritaires, juste pour garder un bon rythme. Jean-Paul nous suit, espérant passer avec nous mais c'est peine perdue car il se fait jeter au contrôle! Lol! Et il ne sera pas le seul car bon nombre ont voulu faire de même. 8H, ceux de l'Ariégeoise sont partis et on peut s'avancer dans le Sas. L'animatrice nous motive quelque peu. Tiens, Claude et Catherine passent par là pour prendre le cliché des gars du club qui sont là. Jean-Claude ne manque pas de nous saluer mais il est déjà pris par ses anciennes fonctions de président de l'épreuve. Nous avons décidé de rouler chacun pour soi, n'ayant pas tous la même condition. 8H29, l'animatrice décompte les minutes et c'est parti à 8H30 sous un feu d'artifice de pastilles.
Départ à travers la ville, en direction de Foix par l'ancienne nationale 20, ça carbure au maximum et il vaut mieux garder sa ligne car les cyclos te passent par la gauche comme par la droite, voulant revenir en tête. Pour ma part, j'essaye de suivre et le compteur affiche plus de 40kms/h comme prévu. Quelques bosses sont déjà là : sortie de la ville, Bompas! et on plonge quelque peu sur Mercus. Déjà quelques spectateurs nous encouragent. C'est toujours hyper motivant. La Charmille, déjà les voitures sont bloquées à notre passage. Toujours bien organisée cette épreuve. Montgailhard que nous traversons que partiellement car très vite nous bifurquons à droite pour partir sur la route qui monte à Roquefixade. Et ça roule toujours très fort. Mais ça va très vite se calmer car la première vraie bosse va se présenter à la sortie du village.
ça y est, les premières pentes sont bien là et le peloton commence à s'égrainer rapidement jusqu'au premier village de Caraybat. Passage par une assimilée forêt pas très dense et mais bien pentue par rapport à ce qu'on a parcouru jusqu'à là, la route se fait étroite et sinueuse. Nous arrivons dans des endroits assez vallonnés et le public qui nous encourage, est toujours présent. Soula, Leychert, deux petits villages bien tranquilles qui ne sont pas habitués à cette circulation. Des voitures en sens inverse tentent de passer. Pas top pour la sécurité des cyclos, mais avec cette pente la vitesse n'est pas grande!
Après la traversée du dernier village, une vraie pente nous est offerte. Au loin, on peut déjà discerner le château de Montségur qui sera notre prochain objectif. Mais un problème surgit sur cette route étroite par la chute d'une cycliste qui accroche la roue du cycliste qui la précède. Conclusion, nous sommes obligés de mettre le pied à terre pendant quelque temps et nous avons du mal à relancer la machine, la pente étant assez forte. Imaginez! Nous apercevons le château sur les hauteurs. Et pour nous, encore un dernier effort et on atteint le village de Roquefixade. Premier point de ravitaillement où certains ont besoin de reprendre souffle. Pour ma part, j'ai décidé de ne m'arrêter à aucun ravitaillement, considérant que j'ai assez d'alimentation sur moi, tout comme la boisson. Et puis quand on s'arrête, c'est toujours difficile de retrouver le rythme. Quatre kilomètres de descente nous est offert par une route assez sinueuse mais en bon état. Et on se retrouve sur la D117 en filant à gauche pour rejoindre Lavelanet. Là, ça roule à fond car la route est bien bitumée, un régal! Je suis un cyclo de Haute Garonne qui sera mon repère sur pas mal de kilomètres. Je ne le perdrai que lors d'un ravitaillement. Ah! Les organisateurs avaient arrêtés pour notre passage les voitures. Alors imaginez le bouchon pour les automobilistes! Bon, cela les préparait au 80kms/h prévus pour le lendemain! Lol!
Après une bosse assez facile, nous arrivons à Lavelanet où les spectateurs étaient toujours aussi nombreux. Et nous filons vers Bélesta. Au loin, j'aperçois un cyclo avec le maillot de mon club. J'accélère pour le rattraper et je retrouve mon ami Jean-Pierre. Nous échangeons quelques paroles sur la course et nous plongeons sur l'Aiguillon. 70kms/h, nous n'atteignons pas encore cette vitesse mais Jean-Pierre va plus vite que moi, bénéfice du poids! Je mets le grand plateau que je vais essayer de tenir jusqu'à Beélesta.
Belesta, Jean-Pierre décide de s'arrêter. En conséquence, je ne le retrouverai pas. Bifurcation à droite dans le centre du village pour partir vers le premier vrai col de Montségur, la route ne s'élève pas trop encore. Passage auprès de la fontaine de Fontestorbes où il y a un fief d'accro-branche à droite et à gauche, cette fameuse fontaine qui coule par intermittence. Petit détail, le nom de cette fontaine est portée par des bouteilles de limonade que vous pouvez trouver dans le commerce. C'était mon point culturel! Fougax n'est plus loin et nous pouvons apercevoir le rocher sur lequel sont les vestiges du château de Montségur. Dès que la route devient plus facile, la vitesse des cyclos augmentent. Ah, au passage, je croise un restaurant que je vous recommande sur la gauche.
Fougax, toujours impressionnant quand on voit le château car on se dit qu'il va falloir monter là-haut! Dans le village, je file à droite pour attaquer la vraie montée mais pendant quelques kilomètres, le pourcentage de la pente n'est pas trop fort. Je garde le même développement pour l'instant. Là, le peloton commence à s'égrainer sérieusement. Pas question de me mettre dans le rouge, telle est ma devise pour franchir cet obstacle dans de bonnes conditions.
La vue du château se rapproche et les vraies difficultés aussi. Premiers vrais virages et je me dois de mettre le petit plateau si je ne veux pas me planter car la pente aborde les 7/8% de moyenne. Il reste 6 kilomètres à parcourir avant le sommet. Nos accompagnateurs motards ont fait un break à l'ombre et cette cascade qui coule à flot mais pas question de s'arrêter pour admirer le paysage.
Un peu d'ombre dans cette montée, ça fait le plus grand bien car la température s'élève sérieusement. Dernier virage et j'aperçois le village de Montségur où certains cyclos vont faire une halte à la première fontaine. L'eau doit y être fraîche! Tant pis, je continue. Un peu plus haut, j'aperçois Didier qui est dans un virage un peu plus haut. Je ne suis pas si en retard! Et là, la pente s'élève sérieusement sur deux kilomètres allant de 9% de moyenne. Dans un dernier virage, j'aperçois Ludovic, le fils de Jean-Paul, qui ne manque pas de m'encourager. Petit détail, notre prénom figure sur la plaque avant , avec le numéro de notre dossard, ce qui permet à certains spectateurs qui nous encouragent, de crier notre prénom.
En haut, encore un ravitaillement, et il vaut mieux être prudent car certains cyclos qui s'arrêtent, traversent n'importe comment. Moi, je file toujours dans une descente de 4kms avant le village de Montferrier. Un cyclo crève de l'avant juste devant moi. Quelque chose que je redoute car très souvent on descend très vite, d'ailleurs mon compteur oscille aux alentours de 65kms/h. Dans la vallée, je me retrouve avec quatre cyclos espagnols avec qui je tire un peu la bourre pour le fun! Il faut dire que la route est assez roulante. Villeneuve d'Olmes, je pense qu'on va bifurquer à gauche pour rejoindre la D117 mais il n'en est rien puisque nous devons aller jusqu'à l'entrée de Lavelanet.
Je vire à gauche pour rejoindre Nalzen en direction de Foix. Encore une petite bosse avant de pouvoir vraiment plonger et là, je remets mon grand plateau que je vais garder pratiquement jusqu'au carrefour de La Charmille. Ca roule à fond et même lors d'un dépassement d'un groupe, un cyclo me crie de m'accrocher derrière sa roue, ce que je ne manque pas de faire. Celles, Saint Paul de Jarrat, une pensée à notre ami Eric du club qui nous a quitté brutalement dans les mois précédents. Il se repose dans le cimetière qui borde la route, lui qui aimait tant cette course.
Saint Paul de Jarrat, nous passons le passage à niveau pour bifurquer à gauche au rond point de la Charmille pour reprendre la route du début du parcours jusqu'à Bompas. La présence des cyclos est de plus en plus espacée. Et ça roule toujours aussi fort. Je passe pas loin du Pont du Diable que je vous conseille d'aller voir puisqu'il fait partie de l'histoire de l'Ariège. Garrabet, une petite bosse avant de plonger sur Mercus. Traversée du village, le feu est clignotant par sécurité à l'orange. Et très vite j'arrive au croisement de la route des corniches. Passage sans problème grâce aux organisateurs, et ça monte tout de suite. La chaleur est vraiment là car mon compteur affiche les 28° de moyenne.
Arnave, le premier village qui annonce cette pente à 7% de moyenne sur 5kms avant d'atteindre le village de Cazenave. L'ayant monté de multiples fois, cette pente, je sais comment gérer. C'est assez sinueux mais pas de voiture, donc le danger est moins grand. A droite coule l'Arnave qui donne envie de s'y baigner les pieds mais pas question car l'arrivée n'est pas si loin car j'ai décidé de ne pas monter Beille, la chaleur étant trop importante. Monter Beille dans la souffrance risquerait de gâcher le plaisir que j'ai eu de faire cette cyclo-sportive. D'ailleurs, mon compteur au soleil annonce 38°.
Cazenave, pas mal de cyclos ont mis pied à terre, souffrant certainement de la chaleur. Et je continue toujours sous le même rythme. Je me fais rattraper par mon ami Bernard de Tournefeuille avec qui j'ai roulé de multiples fois lors de randonnées. Il est cassé au maximum. Il a dû attraper un coup de chaud! Nous finissons la montée vers le Col de Soulombrie pour après descendre jusqu'à l'embranchement qui permet d'amorcer la descente vers la vallée.
Et là, je plonge vers Verdun sur 5 kms par une route très sinueuse et difficile à négocier quand on ne la connaît pas. J'ai droit à des virages à épingle à cheveux avec le goudron qui commence à fondre. Dans un virage serré, une ambulance s'est arrêtée, compliquant la négociation d'un virage. Il vaut mieux avoir de bons freins car on aurait tendance à se laisser griser par la vitesse mais quand on connaît bien la descente, ça se gère facilement.
Verdun, ça y est, l'arrivée n'est plus loin, je peux me lâcher au maximum. Les Cabannes, des plots invitent les cyclos qui veulent monter Beille de passer sur la voie de gauche. Les spectateurs sont très nombreux comme toujours. Fin de la sortie.
La distance de cette compétition est de 110kms que j'ai franchie en 4H50' pour un dénivelé de 1780m.
Mais le top pour moi est que je suis classé 814ème sur???? Mystère mais certainement 2000 cyclos et un classement dans ma catégorie de 49ème alors que l'an passé j'étais 80ème.
Un bon classement que j'espérais grâce à mon entrainement et à une bonne gestion de ma course.
Après avoir franchi la ligne d'arrivée, ma première pensée est d'aller au parc à vélo pour pouvoir aller me restaurer mais Bernard étant assez mal, il préfère aller boire une bière avant. Il est cassé au maximum, le pauvre. Pour ma part, je me sens bien. Et avant d'aller au stand du tavernier, j'ai le plaisir de retrouver mon ami Bernard de Carbonne, du club et rencontrer l'ami Yannick de FB qui l'est aussi avec Bernard. Une belle rencontre! Comme quoi, cette cyclo permet de vivre de bons moments.
Voilà la narration de cette épreuve, j'espère qu'elle vous aura permis de revivre ces moments. Et à l'année prochaine, en espérant que j'aurai toujours la condition physique pour mes 70 ans! Et que le sport me permette de rester vaillant le plus longtemps possible.
A vos commentaires, à la fin de cet article.
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